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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 16:52

Plus encore que le coût du travail c’est la question de l’énergie qui domine les préoccupations de la semaine du cuivre. Le Chili va devoir augmenter massivement sa production d’électricité, et ce à un tarif compétitif.

 

Réunis à Santiago pour l’évènement annuel du métal rouge, la semaine organisée par le CESCO (Centre d’études du cuivre et des mines), les acteurs du secteur se sont interrogés sur le meilleur moyen de résoudre la pénurie d’électricité qui va bientôt menacer les mines chiliennes. Une question cruciale pour le premier pays producteur, le cuivre représente près de 20% du PIB du pays, un tiers des revenus de l’Etat. Pour paraphraser Lénine, on pourrait affirmer qu’au Chili aujourd’hui, le capitalisme c’est le cuivre plus l’électricité.

 

Il n’y a pas assez d’électricité disponible et l’énergie est trop cher, ont répété plusieurs intervenants, soulignant le manque de nouveaux projets électriques ainsi que la difficulté à les mener à bien. « Le pays dispose de l’énergie nécessaire pour les quatre prochaines années, mais après nous allons commencer à subir des difficultés », a mis en garde Diego Hernandez, le directeur exécutif d’Antofagasta, soulignant qu’il fallait trois à quatre ans pour mener à bien la construction d’une centrale thermique.

 

De plus, comme dans d’autres pays, il est toujours plus difficile de réaliser un projet de centrale. Le projet de 5 milliards de dollars pour la construction de la centrale thermique de Central Castilla, prévue pour une production de 2 100 MW, a été suspendu par la Cour Suprême l’été dernier après une longue campagne d’opposition des écologistes. Ce projet conduit par un joint-venture entre le brésilien MPX Energia et l’allemand E.ON était considéré comme un test pour ce genre de projet. Sa suspension a durement frappé les projets d’expansion de la division Salvador du producteur national de cuivre Codelco.

 

Concédant que le secteur de l’énergie au Chili n’est pas compétitif, le ministre des Mines, Hernan de Solminihac, a expliqué que le pays avait développé une stratégie des ressources naturelles afin de résoudre les questions du coût et de la disponibilité de l’énergie et de l’eau. Le tarif de l’électricité est actuellement le double de celui du Pérou, le deuxième producteur de cuivre. « Nous avons l’intention de continuer à faire des progrès dans les énergies renouvelables », a déclaré le ministre lors du forum organisé par le consultant CRU, soulignant que les compagnies minières réclamaient l’ouverture de projets dans le solaire et l’éolien.

 

Le pays a également une stratégie pour faire face à la pénurie d’eau qui mine les projets cuprifères dans le nord du pays, où sont situés les plus importants gisements. « Lorsque l’on parle de la prochaine vague de croissance – pas juste nous, mais également les autres compagnies – nous devons avoir confiance dans les trois facteurs : la génération d’énergie, sa transmission et un prix compétitif », a renchéri John McKenzie, le responsable de la branche cuivre d’Anglo American. Ces problèmes doivent être résolus avant que ne soient décidés les investissements massifs qui sont nécessaires, non seulement pour que la production chilienne continue de croître, mais même pour qu’elle ne régresse pas. Comme l’a affirmé Hernan de Solminihac, la demande mondiale de cuivre devrait grimper à 32 millions de tonnes d’ici à 2025, dont la moitié pour la seule Chine.

 

Source : Usine Nouvelle

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